Prendre le bateau pour la Kazakhstan: une affaire bien compliquée

Afin de nous rendre à Aktau depuis Bakou, nous avons du prendre le bateau. Ceci peut sembler anodin et sans réel intérêt au prime abord, mais il s’agit là d’une réelle aventure.
Tout d’abord sachez qu’il n’y a pas de liaison régulière. Les navires transportent essentiellement du fret et, en fonction de leur disponibilité et de l’humeur du capitaine,  ils consentent de temps en temps à prendre à leur bord quelques passager. Vu qu’aucun départ n’est planifié, il nous a fallu attendre pas moins de deux semaines chez nos hôtes, à téléphoner quotidiennement à l’office de tourisme pour savoir si un navire était en partance le jour même.

Lorsque soudain, un matin, l’annonce nous fut faite que des places pour des passagers étaient disponibles, tout est allé très vite. Nous avons remballé nos affaires et nous sommes rendus à l’embarcadère. Celui-ci ne se trouve pas sur la belle esplanade en bord de mer comme on pourrait le croire (il y a là un beau bâtiment moderne que l’on pourrait prendre pour un embarcadère, mais ce n’est pas cela). Non, l’embarcadère se trouve dans une zone portuaire qui ne respire pas le neuf que vous atteignez en contournant la palissade au nord de la belle esplanade jusqu’à atteindre une petite ruelle débouchant sur une zone de stationnement proche de quelques restaurants. Là,  derrière une barrière gardée par des vigiles, vous trouverez une petite guitoune en tôle dans laquelle une femme d’une antipathie record vous demandera de lui donner 150 dollars américains pour chaque ticket que vous souhaitez obtenir. C’est cher, nous avons bien essayer de faire baisser le prix mais avec un visa d’un mois et un bateau toute les 2 semaines ils savent bien que vous êtes un peu pris à la gorge. Evidement les locaux payent moitier moins chère en moyenne.

Ensuite, une fois que vous avez votre ticket, vous devrez vous présenter devant une seconde guitoune remplie d’agents de sécurité. Suivant ce qu’ils vous disent, il vous faudra peut-être patienter pendant une petite heure, le temps que le personnel chargé de l’immigration daigne bien s’occuper de vous. Lorsqu’enfin c’est votre tour, vous passez dans une troisième guitoune, celle des services d’immigration. Sans fouiller nos sacs, ils ont conserve nos passeports pendant une quinzaine de minutes puis finalement nous avons été autorisé à monter à bord.

Le navire est vieux, crasseux et malodorant, à l’image de cette zone portuaire. Visiblement tout et n’importe quoi est chargé dans ce bateau. Camions, conteneurs, trains… tant que ça rendre ils entassent! Un employé nous a accueilli sommairement et nous a pris nos passeports en nous disant qu’ils nous seraient restitués à notre arrivée. Il nous remit ensuite les clés de notre cabine que nous devrons trouver par nous-même. Rien de bien difficile toutefois : seuls deux ponts sont dotés de cabines et les numéros sont inscrits sur les portes.

La cabine etait exiguë. Deux ensembles de deux couchettes superposées occupaient la majeure partie de l’espace. Une armoire permettait d’y entasser les bagages et ainsi gagner un peu d’espace. Les draps n’étaient visiblement pas d’une propreté irréprochable et nos prédécesseurs étaient apparemment fumeurs, à en juger par les cendres et les mégots qu’ils avaient laissé dans les lampes de chevet qu’ils avaient retourné et utilisé en guise de cendriers. Nous avions aussi un petit lavabo avec une arrivée d’eau fonctionnant. On a tout de même préféré filtrer l’eau avant de la consommer. Il y avait également une tablette fixée entre les couchettes et une prise électrique un peu déglinguée mais fonctionnant. Les toilettes étaient collectives, tout comme des cabines de douche qui ne semblaient pas fonctionner.

Le navire dispose d’un réfectoire ou l’on peut acheter quelques vivres mais c’est très cher et les stocks sont limités. Étant donné que d’après ce que nous ont rapporté certains voyageurs, il est arrivé que le bateau soit bloqué 3 jours au mouillage à Aktau, période pendant laquelle le réfectoire est rapidement arrivé en rupture de stock, il est donc conseillé d’apporter quelques provisions avant le départ.

Dans notre cas nous avons embarqué en tout début d’après-mid i et le bateau a commence à bouger vers 17h30. C’est en début de mâtiné, après une vingtaine d’heure que nous arrivons en vue des cotes kazakhstanaises, mais le navire est resté au mouillage pendant de longues heures. Ce n’est que pendant la nuit, vers 3 heure du matin, qu’une femme est venue tambouriner à la porte de notre cabine pour nous annoncer que nous allions débarquer.

Nous nous étonnons toujours aujourd’hui qu’aucun réel service de ferries n’ai été développé sur la Caspienne. Pour un tarif similaire (plutôt pas donné lorsque l’on sait qu’une traversé pour un piéton entre Le Havre et Portsmouth ne coûte que 20 euros), beaucoup de touristes en provenance de Géorgie seraient intéressés par une telle option avec ne serait-ce qu’un minimum de services, à savoir un personnel souriant et des draps propres… mais visiblement le développement du tourisme en Azerbaidjan n’est pas une priorité. Cette solution reste néanmoins plus abordable que l’avion, heureusement.

Dernière nouvelle

Fin du projet et nouveau départ

Avec le dernier pas du voyage datant de 2015, c’est sans trop de surprise que j’annonce que notre longue marche est officiellement finie, avec 21 000 km au compteur et après plus de 7 ans sur les routes. Si j’annonce ça aujourd’hui c’est parce que j’ai l’envie de retrouver les espaces sauvages et que j’aimerais le faire avec une petite équipe…